Heavy Blues Punk Oi Wave Since 1999
Articles de presse et interviews parus dans divers magazines, fanzines et webzines
Chronique des démos de Chaos '83 sur le premier (et unique) numéro du Fanzine d'Outre Tombe, fanzine uniquement consacré à Paris Violence, paru en 2005.
Interview de Flav, du one-man-band Paris violence, parlant de Chaos '83 et de la participation de Tony Chaos sur diffèrents disques de P.V., pour le magazine de rock français "Punk Rawk" :
"Nouvel album pour le groupe le plus atypique de l'Hexagone. Sans révolutionner complètement l'univers artistique cher à son créateur Flav, Nous Sommes Nés Trop Tard s'annonce comme un des enregistrements les plus ambitieux de Paris Violence. Interview intégrale de celle parue dans Punk Rawk 39.
La dernière fois que Punk Rawk a abordé le sujet Paris Violence, tu étais en duo avec Spirou. Aujourd'hui Spirou n'est plus là mais deux nouveaux acolytes t'ont rejoint. Peux-tu les présenter ? Que t'apportent-ils ?
Spirou s’est en effet éloigné de Paris Violence depuis deux ans et demie, non pas qu’il ait définitivement quitté le groupe, mais il avait besoin de plus de temps pour ses nombreux projets personnels ; j’espère qu’il reviendra bientôt quand le cœur lui en dira. Son éclipse m’a fait « embaucher » deux amis, Sylvain Villa des Bains et Tony ; le premier est un passionné de darkwave et a permis de pousser plus avant la veine atmosphérique de PV avec ses claviers très années 80. Il est également fan de métal symphonique et a réalisé des intros et des arrangements assez épiques. Tony est le leader de Chaos 83 et joue dans une multitude de groupes, c’est un guitariste et un bassiste de grand talent, qui était tout à fait dans « l’esprit PV » bien avant de rejoindre le groupe. Le line-up s’est stabilisé ainsi, et Sylvain comme Tony resteront dans PV si Spirou revient. Sur le dernier album ont également fait l’honneur de leur participation à la guitare Max et Riton (membres de Urban Crew, Tir Groupé, mais surtout West Side Boys). Tout cela donne au dernier album un son assez nouveau, tout en restant fidèle à notre genre propre. J’ai également pu à nouveau travailler seul sur certains titres, d’autant que j’ai renouvelé mon home studio ; c’est ainsi que j’ai entièrement réalisé le mini album La Tentation du Néant, en formule solo comme aux temps glorieux de Mourir en Novembre ou L’Âge de Glace, mais avec l’esprit PV actuel et surtout une meilleure production.
Le groupe échappe de plus en plus aux étiquettes musicales actuelles. Mais l'esprit du groupe demeure. Comment le définirais-tu aujourd'hui ?
Il y a quelques années, l’expression « Oi !-wave » est apparue pour désigner notre style musical. Ce qui est amusant c’est que depuis un certain nombre de groupes sont apparus qui se sont spontanément réclamés de cette étiquette, ce qui est assez flatteur. Parmi eux, Chaos 83 et Soirée Grisaille sont les plus intéressants, et un split est prévu avec chacun d’entre eux pour très bientôt. PV reste donc un groupe Oi !/streetpunk avec des touches new-wave et metal, pour simplifier, et dont les textes, les thématiques et les atmosphères visent à créer une sorte d’univers particulier, entre spleen parisien, tentation du nihilisme et souffle épique et guerrier.
Peux-t-on parler de groupe concept lorsqu'on parle de Paris Violence ?
Disons que PV se veut un peu un monde à part et a eu une évolution très différente des groupes classiques : du style quatre potes décident de faire de la musique ensemble, répètent en commençant par reprendre des classiques, puis font des concerts, et enfin enregistrent un ou deux disques puis splittent... PV est né différemment, j’ai commencé par enregistrer des morceaux seul sur mon propre matériel, puis ai alterné les périodes solo et les périodes entouré de musiciens ; Paris Violence n’est ni un one man band ni un groupe traditionnel ; pour définir Paris Violence, je dirais que c’est... Paris Violence. En ce sens, on peut le voir comme un concept.
Ton écriture est très référencée. L'instrumentation est par ailleurs très riche (arrangements, instruments variés). On a l'impression que ton style est en perpétuel révolution. Qu'est-ce qui provoque autant de créativité ?
Mes deux occupations principales, à part faire de la musique, sont d’en écouter et de lire. J’essaie d’être le plus curieux possible dans ces deux domaines et d’enrichir mon travail de toute nouvelle source d’inspiration que je peux trouver ailleurs. Les premiers disques se sont ressentis directement de ma passion d’alors pour Céline, En attendant l’Apocalypse reflète mon goût d’alors pour les décadents de la fin du dix-neuvième, Les Mondes flottants ont été composés en période de boulimie de lectures japonaises, sans compter mes lectures historiques et militaires qu’on ressent dans les textes sur le sujet. J’ai par exemple écrit « Bouvines 1214 » en lisant Le Dimanche de Bouvines de l’historien Georges Duby. La liste serait longue… Il en va de même pour les influences musicales, j’essaie d’intégrer tous les sons ou les types d’arrangements qui m’intéressent au fur et à mesure que j’en découvre. Or c’est généralement dans des styles assez éloignés de la oi !, genre par nature peu sujet aux innovations. Mais je dis cela sans généraliser, il y a par exemple une scène oi ! japonaise actuelle beaucoup plus ouverte et innovante que nos scènes européennes.
Malgré son côté atypique, Paris Violence bénéficie d'un soutien sans faille d'une partie de la scène punk française. Comment l'expliques-tu ?
Les débuts de PV ont été marqués par un certain scepticisme général ; je me souviens qu’à l’époque beaucoup de gens ne savaient pas vraiment quoi en penser, mon côté omniprésent dans le groupe et l’absence de live faisaient souvent croire à un « groupe fantôme » ou à un one man band mal déguisé, sans compter que le son et les textes un peu particuliers n’étaient pas familiers à tout le monde ; mais en quatorze ans il a bien fallu que les choses évoluent, les sorties se sont accumulées, les esprits par ailleurs se sont un peu ouverts dans la scène, ce qui a permis d’élargir notre public hors de le sphère étroite des « fidèles de toujours ». Le fait aussi que les diverses influences musicales wave, metal, dark, cold, etc ainsi que la teneur des textes s’éloigne des « lieux communs » punks et skins a permis une certaine audience dans des milieux très différents, comme le milieu goth ou le milieu métal.
Y-a-t-il une thématique derrière Nous sommes nés trop tard ? Que doit-on comprendre dans ce titre ?
Le titre est une référence aux vers de Musset : « Je suis venu trop tard dans un siècle trop vieux / D’un siècle sans espoir naît un siècle sans crainte ». Cette idée de n’être pas né dans une époque capable de satisfaire sa soif d’idéal est devenue la devise du mouvement romantique. Un siècle et demi plus tard, nous sommes quelques uns à partager le même sentiment de dégoût pour la trivialité de notre siècle et l’absence de sens de notre monde contemporain ; ce sentiment de mal-être et d’inadaptation a toujours guidé en filigrane mes textes, mais il est ici plus présent que jamais, dans un titre comme « Postmoderne » par exemple. L’ambiance du disque, à l’image de la pochette, est à la fois épique et souterraine : d’une part, une fascination pour l’ombre et les grandes profondeurs, avec la récurrence du thème de la rivière souterraine ; d’autre part, une dimension martiale et héroïque, avec une tension épique permanente (« Baroud d’Honneur », « A l’Ombre des Immortels ») ; et toujours le sentiment du non-sens de l’existence avec une forte dimension autobiographique (« Série noire », « Jusqu’à la Lie »). Plus discrètement, ce disque a aussi une dimension mystique, voire ésotérique, il est empreint d’une sorte de spiritualité infernale qui transparaît dans une multitude de références gnostiques et hermétiques.
Le disque bénéficie d'une distribution sur le territoire nord américain. Comment est perçu Paris Violence là-bas ?
Grâce à la révolution d’internet d’une part, et grâce au boulot parfait de Combat Rock d’autre part, PV a pu « décoller » à l’étranger depuis quelques années. Nous avons pas mal de fans en Espagne, en Allemagne, en Europe du Nord et de l’Est, et même en Amérique du Sud et au Japon désormais. Le public canadien a toujours été sensible aux groupes français du fait de la langue commune. Les Etats-Unis sont traditionnellement plus réticents envers les groupes du vieux continent, mais peu à peu les ventes commencent à prendre de l’ampleur là-bas. Je crois que les américains voient dans PV quelque chose d’un peu « vieille France » assez exotique pour eux…
Maintenant que Paris Violence est un "vrai" groupe, des concerts sont-ils prévus ?
Toujours pas, PV reste pour l’instant un projet studio, mais encore une fois il ne faut jamais dire jamais ! Tony commence à réclamer du live avec beaucoup d’insistance…"